Google, condamné pour violation de droits d’auteur par la justice belge, a retiré de ses bases les articles des journaux qui en ont fait la demande, mais a également déréférencé la totalité des sites officiels de ces mêmes journaux.
Appliquant à la lettre la contrainte prononcée à son encontre par le tribunal de première instance de Bruxelles le 5 septembre, Google est donc allé jusqu’au bout de la démarche, montrant le ridicule de la situation. En effet, il n’est plus possible, depuis le 18 septembre, d’atteindre l’un des sites officiels des journaux belges concernés depuis le moteur de recherche google.be, comme depuis l’agrégateur d’informations googlenews.be.
Le Soir, La Libre Belgique et La Dernière Heure ne font donc plus partie de la base de recherche belge du géant mondial. Les liens vers ces sites n’ont toutefois pas été supprimés des bases internationales et sont donc toujours accessibles depuis google.com ou google.fr."En effet, le jugement ne concerne que le site belge Google.be", a rappelé, mardi 26 septembre, Rachel Whetstone, la directrice européenne de la communication de Google. Commentant la décision de retirer ces publications en ligne de leurs bases, elle a ajouté :"C’est ce que le tribunal nous a ordonné : retirer les sites à la fois de GoogleNews.be et de Google.be."
Au-delà de la perte de trafic que va engendrer cette décision, c’est la philosophie même des moteurs de recherche ou des agrégateurs d’informations qui est remise en cause. Google se défendait cette semaine sur le blog officiel de la société, estimant rendre service au public mais aussi aux éditeurs de sites qui profitent également du trafic généré. Cette affaire "touche au cœur du fonctionnement des moteurs de recherche : montrer des extraits de texte et fournir des liens vers les sites où se trouve l’information, c’est ce qui rend les moteurs si utiles", a commenté sur le blog la porte-parole de Google, Rachel Whetstone. Une nouvelle audience, sur le fond du dossier, est prévue le 24 novembre devant le tribunal de première instance.
Source : Le Monde – Le 27 septembre 2006