Le réseau Internet est-il un bouillon de culture pour les infections informatiques ? C’est ce que tendrait à prouver une étude récemment publiée par Google. Menée sur un échantillon de 4,5 millions de pages indexées par le moteur de recherche, l’analyse démontre que 455 000 de ces pages contiennent des "malware", c’est-à-dire des logiciels dont l’installation est imposée, sans le consentement de l’utilisateur. 700 000 autres pages, soit 15 % de l’échantillon, sont également suspectées par la firme américaine de contenir des programmes douteux. "Les données bancaires ou médicales, les mots de passe et les communications personnelles peuvent facilement être connues par un intrus", s’inquiète Google.
Sélectionnées à l’issue d’une première analyse sur les plus de 8 milliards de pages indexées par le moteur, les pages infectées sont principalement celles qui contiennent des encarts de publicité. Les forums et les blogs, qui offrent des contenus directement produits par les usagers, sont particulièrement exposés. Les modules téléchargeables, tels les compteurs de visites, recèlent également des programmes néfastes en quantité. Au total, les chercheurs ont relevé plus de 200 000 codes malicieux différents.
ATTAQUES SUR DES ORDINATEURS PERSONNELS
De tels résultats sont d’autant plus préoccupants que l’internaute moyen est désarmé face à ces menaces. "Une seule visite sur un site compromis suffit pour détecter et exploiter la vulnérabilité d’un navigateur", précise l’étude. Selon Google, il faut également déployer "des efforts significatifs" pour détecter les pages incriminées.
Les ordinateurs personnels, regorgeant de données personnelles, sont une cible de choix pour les personnes malveillantes. "L’utilisateur d’un ordinateur personnel semble être le maillon faible du système. Contrairement aux applications peu nombreuses qui tournent sur les serveurs commerciaux, souvent mises à jour et bien surveillées, un ordinateur personnel contient un grand nombre de programmes, qui ne sont souvent ni contrôlés ni remis à jour", affirment les chercheurs.
De tels résultats confortent le moteur de recherche dans son intention de signaler les sites dangereux lors de l’affichage des résultats d’une requête.
En 2006, une étude réalisée par l’éditeur d’antivirus MacAfee, fondée sur les requêtes les plus populaires, a montré que 5,3 % des pages de Google testées étaient infectées. Avec la même méthode, le moteur de recherche de Microsoft, "MSN Search", apparaissait comme le plus sain, avec 3,9 % de pages douteuses.
Auteur : Laurent Checola
Source : Le Monde – Le 24 mai 2007