Lorsque l’on fait de la veille, les problématiques d’anonymat reviennent souvent : proxy furtif voire rotatifs, locations de proxys en cascade, poste en DMZ pour protéger le reste du réseau voire même poste coupé du réseau sur une ligne ADSL dédié, etc …
Par ailleurs l’anonymat sur Internet est aussi une des préoccupations de nombreuses personnes qui sont dans des pays … comment dire …. avec tact … je cherche … censeurs ascendant propagandiste.
Il y a quelques années déjà maintenant, lors des jeux olympiques de Chine, pays dont le goût prononcé pour la liberté d’expression et le droit à l’information n’est plus à prouver, le collectif de hacker Chaos Computer Club offrait à tous les journalistes sur place leur Freedom Stick. Une petite clé USB permettant de se connecter en tout anonymat sur Internet grâce à l’utilisation d’un navigateur exploitant TOR, le fameux réseau en oignon.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur TOR, je vous conseille « TOR anonymise votre surf« .
Pour le côté actualités, TOR s’est illustré dernièrement dans le cas Wikileaks puisque c’est grâce au réseau TOR justement que Wikileaks a pu obtenir tout un tas de documents plus ou moins ocnfidentiels qui émanaient de Chine.
Donc soyons d’accord qu’anonymat ne veut pas dire sécurité des données !
Ca c’était pour le petit côté historique.
Maintenant la nouveauté c’est Reporters Sans Frontières qui lance, en partenariat avec XeroBank, une société de sécurité informatique basée au Panama, l' »Abri anti-censure ».
XeroBank qui au passage était la société à l’origine de Torpark, justement le navigateur s’appuyant sur le réseau TOR pour proposer une solution simple de navigation confidentielle sur Internet, navigateur qui s’appelle maintenant xB Browser.
Comment fonctionne l »abri anti-censure ?
L’abri anti-censure crypte d’abord toutes les données à l’émission (sécurité), et les fait transiter jusqu’au destinataire par un réseau appartenant à XeroBank de routeurs disposés à travers le monde de façon aléatoire (anonymat).
Cette solution est fournie gratuitement par XeroBank en partenariat avec RSF qui la propose aux journalistes et dissidents.
Sur Paris, RSF offre un accès à travers une salle de travail avec des ordinateurs sécurisés. En dehors de cette salle, les dissidents et journalistes disposent d’une clé USB intégrant un kit de connexion sécurisé à Internet.
Pour ceux qui ne peuvent récupérer la clé USB, RSF propose d’envoyer discrètement un login et un password qui permettent aux intéressés de se connecter via le site de XeroBank à une connexion sécurisée.
RSF et XeroBank vont aussi proposer un hébergement « refugee hosting » qui pourra héberger les blogs de dissident. En effet il est parfois difficile pour eux de trouver un hébergeur, ces derniers faisant souvent les frais d’attaque sont souvent « gentiment » remercié par leur gentil hébergeur qui préfère se passer de cette source de nuisances.
XeroBank afin de renforcer la sécurité de son réseau ainsi ouvert va multiplier les serveurs relais dans différents pays européens dont la France.
Petit détail : pour ceux qui ne seraient pas soutenus par RSF, la solution coûtera 25 € par mois.
Source : Le Monde – 26 juin 2010
Crédit Photos : visiblement sous Licence CCommons par Esther_G trouvée sur Les Ecrans