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Chercher et identifier les bonnes personnes sur Internet

L’entreprise est composée de matériels de savoirs et de savoir-faire, mais elle est surtout faite d’hommes et on le sait, trouver la bonne personne pour la bonne fonction, ou le bon service n’est pas chose facile.

Le veilleur peut ainsi être amené à réaliser un sourcing de personnes répondant à un besoin spécifique et en cela son travail est quand même désormais facilité par la numérisation des écrits mais également la numérisation des individus, de leurs CV, de leurs « vies ».

Comment procéder pour réaliser cette identification des personnes ressources ?

Soyez conscients des limites d’Internet

Il peut paraître étrange de commencer par ce point alors que justement Internet est sans doute l’outil qui a le plus facilité le travail des recruteurs et pourtant Internet n’est pas non plus exhaustif. Certains types de profils, avec des compétences de niche, sur-sollicités, bien rémunérés, avec une carrière bien remplie – bref des profils pointus, demandés et souvent les plus intéressants, peuvent tout simplement ne laisser que peu de traces numériques, et alors l’identification via Internet atteindra ses limites.

Pensez alors aux coups de fils et aux emails à des personnes ayant déjà eu recours à ce genre de compétences ou de profils et demandez leurs où ils sont parvenus à les dénicher.
Identifiez les écoles et rapprochez-vous éventuellement d’elles pour avoir un annuaire des anciens.
En somme ne négligez pas l’approche terrain !

Identifiez des profils pour répondre à vos besoins d’innovation

Un des besoins récurrents pour les entreprises est de détecter des individus pointus techniquement et travaillant sur des technologies d’avant-garde afin de collaborer sur des projets innovants.
En se limitant à l’approche via les sources numériques, plusieurs points sont alors à prendre en considération.

Il est particulièrement important de cibler les bons endroits où chercher les profils.

  • Les réseaux sociaux professionnels sont riches en information et peuvent permettre de dénicher le bon profil. Par pitié, ne vous limitez pas à Viadéo… Utilisé historiquement en France, de nombreux utilisateurs, y compris français se tournent désormais vers LinkedIn pour y publier leurs profils.
  • D’autres réseaux sociaux professionnels existent, réseaux de niche ou orientés publications scientifiques et technique. L’on trouvera par exemple www.researchgate.net ou encore www.academia.edu qui sont des réseaux permettant scientifiques de mettre en ligne leurs publications et de notifier leurs centres d’intérêt. Dans le secteur de la santé et de la biologie, www.biomedexperts.com, avec plus de 464.000 membres enregistrés et 1.800.000 profils pré-créés à partir de bases de données de publications scientifiques est un incontournable. Dans le secteur de l’énergie et particulièrement du pétrole et du gaz, www.oilpro.com est également un incontournable. Bref, sachez élargir votre horizon et découvrir de nouveaux réseaux sociaux qui pourraient être plus ciblés et mieux correspondre à votre thématique ou à vos besoins.

Trucs et astuces :

– Une fois que vous avez identifié un ou deux réseaux sociaux hors LinkedIn, utilisez intelligemment Google et exploitez l’opérateur « related » qui vous permettra de trouver des réseaux similaires ou proches. Cela donnera une requête du type : « related:www.biomedexperts.com » ou « related:researchgate.net »

– Utilisez les moteurs de recherche internes des réseaux sociaux identifiés et leurs fonctionnalités avancées. LinkedIn par exemple permet de rechercher par mots clés mais aussi par société ou par école et éventuellement également par lieux. Il permet également de limiter la recherche à certaines écoles en créant une liste ou par compagnies. Les outils de recherche proposés par LinkedIn sont extrêmement puissants mais nécessitent toutefois d’avoir un réseau de contacts relativement solide car la recherche se limite au 2nd degré de connexion et aux recherches dans les groupes dont vous êtes membre.

– Abonnez-vous aux groupes ou forums de discussion pour identifier les membres et remonter les conversations. Certains groupes de discussion ou centres d’intérêts sur les réseaux précédemment listés peuvent être particulièrement bien ciblés par rapport à vos recherches. Cela vous permettra d’identifier les échanges, à la fois ceux posant des questions et étant confrontés aux mêmes problématiques que vous et ceux répondants. Comme précisé précédemment cela étendra aussi le périmètre de recherche de LinkedIn.

– Dans la recherche de profils innovants, les sites d’open innovation peuvent être particulièrement pertinents. Ils permettent de détecter des structures cherchant des partenaires pour se positionner sur certains projets de recherche. Les sites facilitant la mise en relation pour les projets innovants sont nombreux, à l’instar de www.innovationplace.eu.

– Enfin, la recherche dans les bases de données brevets (Google Patents, USPTO, Inpi / EspaceNet,..) ou des bases de données payantes divers et variées  ou dans les bases de données de publications scientifiques et techniques, permet la détection des auteurs-chercheurs par mots clés. Cela rejoint l’approche par les réseaux sociaux scientifiques puisque ces derniers construisent voire pré-replissent des profils en se basant sur ces publications.

Quelques points d’attention utiles à rappeler :

– Les brevets sont accessibles 18 mois après leur dépôt et le processus de revue par les pairs des publications scientifiques est également très long. La recherche par ce biais est donc une recherche qui peut être en retard de phase. Fréquenter les colloques scientifiques voire les salons professionnels peut permettre une identification plus précoce des profils clés.
– Ne confondez pas autorité et notoriété. Internet est un monde de communication, de promotion et de visibilité, et les profils les plus visibles avec le plus de contacts ne sont pas forcément les plus intéressants. Pensez à valider votre sélection de profils en multipliant et confrontant les approches proposées ci-dessus.

Identifiez vos futurs collaborateurs

En dehors des projets innovants, l’entreprise peut parfois avoir besoin de trouver des profils plus opérationnels, plus standards et sur des profils de poste ou des pays particuliers, les RH peuvent parfois peiner à identifier de bons profils.
Les approches proposées ci-dessus restent valables pour ce type de recherches. Réseaux sociaux thématiques, groupes de discussions, annuaires des écoles, moteurs de recherche des réseaux sociaux professionnels généralistes.
Pour ce type de recherche de profils l’on pourra éventuellement aussi « jeter un coup d’œil » aux réseaux sociaux personnels.

Plusieurs cabinets de recrutements se refusent à faire ce genre de vérifications mais à partir du moment où l’individu publie des informations publiquement sur le réseau Facebook, Twitter, Tumblr ou autre, il n’y rien d’illégal à faire le tour de l’univers numérique du profil cible. Dans ce cas, la recherche par nom ou prénom marchera rarement, les individus utilisant de plus en plus souvent des pseudos pour leurs espaces personnels. La plupart de ces réseaux proposent une recherche par email qui elle peut souvent s’avérer beaucoup plus fructueuse.
Enfin, pour identifier vos futurs collaborateurs, pensez aussi à travailler votre marque employeur. Développez justement des espaces dédiés au recrutement sur les réseaux tels que LinkedIn et maintenez des relations avec les écoles pourvoyeuses de bons profils répondant à vos besoins.

Allez au-delà de l’information elle-même

A l’heure du big data, de l’open data, du crowd sourcing… bref de l’information-en- veux-tu-en-voilà et de la sacrosainte et divinatrice algorithmie, regarder l’information brute ne suffit plus. Pour identifier les bonnes personnes il ne faut plus raisonner sur l’individu, sur son CV mais sur l’environnement dans lequel il s’inscrit. LA recherche par mots clés ne saurait être suffisante pour détecter des nouveaux entrants sur une thématique précise.

Il est désormais nécessaire de considérer un univers et ses communautés et d’en évaluer les variations et cela est désormais possible par l’utilisation simultanée de technologies de structuration de l’information, de modélisation et d’analyses statistiques.

Quelques exemples d’applications existant sur le marché :

 

GrayMatter extrait les CV des bases de données en ligneCi-dessus la technologie d’Aleph-Gray Matter interroge plusieurs bases de données de CV en ligne et permet d’identifier les nouveaux CV répondant à des critères de mots clés ou d’autres critères (société, zone géographique).

linkedinmaps

LinkedIn a publié un démonstrateur de ce que pouvait donner de la datavisualisation et du social network analysis sur un réseau social professionnel et permet d’explorer votre propre réseau, d’en identifier les communautés. On imagine la puissance d’un tel outil pour la détection de nouveaux entrants ou de rapprochements entre différents individus ou groupe d’individus. Imaginons pouvoir identifier lorsque plusieurs personnes de la même société ou de la même équipe de recherche ajoute plusieurs individus d’une même société.

 

Dataviz de réseau de collaborations sur BioMEdExperts

BioMedExperts, réseau social dédié à l’univers scientifique du biomédical recense les publications scientifiques et permet d’explorer le réseau de collaboration. Ses critères de recherche par société, nom et prénom, mots clés, etc… en fait un outil de détection des compétences spécifiques particulièrement intéressant, bien que là encore il s’agisse de publications et donc de signal tardif.

Ayasdi

Ci-dessus, Ayasdi est une application de traitement de jeux de données massives. Fondée par 3 personnes, dont le professeur de mathématiques de Stanford Gunnar Carlson, spécialiste de l’analyse topologique des réseaux. Ce type de technologie est complètement utilisable pour l’analyse des réseaux de personnes et de sociétés tant qu’elle peut être alimentée par des jeux de données.

 Bien évidemment il ne s’agit là que de quelques solutions et exemples mais ces dernières foisonnent et n’ont probablement pas fini d’évoluer. Si le travail sur ces immenses bases de données de personnes s’avère complexes en raison de la protection de ces données, des problématiques d’homogénéisation et de clé de liaison mais également en raison de la volumétrie documentaire, le travail qui porterait sur des inflexions de ces environnements permet alors beaucoup plus aisément de détecter les signaux faibles et les personnes ses positionnant ou apparaissant sur un sujet.

Si vous voulez être le premier sur la détection des bonnes personnes, alors explorez ces nouveaux moyens de détection.

Utilisez les réseaux de géolocalisation

Vous voulez savoir qui se rend dans tel ou tel endroit ? alors inspirez vous du fabuleux démonstrateur de Watchdogs et raisonnez de façon locale. Après le SOLOMO à la sauve marketing, utilisez cette logique à des fins de veille.

Si le réseau Foursquare a limité les accès aux checkins il est encore possible de voire les mayorships de certains lieux. Si le ciblage par compétence est alors difficile du fait des profils souvent sibyllins, il est au moins possible de savoir qui se rend où.

Foursquare - MinDef

Ci-dessus l’on peut voir le « maire » d’un lieu sur Facebook. En allant plus loin, il est possible d’avoir plus d’information sur le profil de la personne. Cette approche peut’être intéressante pour détecter les changements de mayorships dans un lieu professionnel (nouveau salarié / stagiaire, nouveau prestataire de services,…) Bien évidemment, par ce biais il est impossible de tendre vers l’exhaustivité mais les renseignements obtenus peuvent être de valeur.

Foursquare - MinDef

NDLR : cet article ne saurait prétendre à viser l’exhaustivité des méthodes, techniques et outils pour identifier des personnes. Il cherche juste à apporter des pistes de réflexion, donner des exemples illustrés, et rappeler que les personnes ne sont pas que sur Internet….


Cet article a été publié initialement dans Archimag, à l’exception de la partie « allez au delà de l’information elle-même » qui est un ajout.

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