Atlantic Intelligence et BD Consultants ont décidé de joindre leurs forces. Leur démarche vise à atteindre une taille critique face aux géants anglo-saxons du secteur.
Les lignes bougent sur le front tourmenté de l'intelligence économique. Deux des principales entreprises du secteur – Atlantic Intelligence et BD Consultants – ont annoncé hier leur fusion, donnant naissance au n° 1 français de l'intelligence économique et de la sûreté, si l'on exclut les activités de gardiennage. La nouvelle alliance réalisera un chiffre d'affaires de 11,2 millions d'euros et emploiera 70 personnes. La présidence et la stratégie seront assurées par le patron d'Atlantic Intelligence, Philippe Legorjus, 55 ans, ancien commandant du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale).
La direction opérationnelle est confiée au fondateur de BD Consultants, Bruno Delamotte, 35 ans, qui est passé par le secrétariat général de la Défense nationale (SGDN). Au-delà des activités traditionnelles, le nouvel ensemble disposera d'une équipe renforcée consacrée à la gestion des risques internationaux, à la protection des systèmes d'information et à la sécurisation des opérations financières. En ces temps de grippe aviaire, le pôle «prévention et gestion des crises» intégrera une expertise dans le suivi des crises sanitaires. Les clients se répartissent dans des secteurs variés : banques, sociétés de grande distribution, acteurs de l'énergie, du luxe, de l'agroalimentaire, de la santé… Le marché de la sûreté a explosé en France depuis l'attentat de 2002 à Karachi, qui a coûté la vie à 11 Français de la DCN (Direction des constructions navales). Ne serait-ce que pour être couvertes en cas d'accident, les entreprises y consacrent des budgets dédiés. L'heure est, en outre, à la professionnalisation et à l'assainissement du secteur. «Il y a aujourd'hui une recherche de transparence, explique Bruno Delamotte, nos clients cherchent à discuter avec des cabinets de conseil, pas des officines tapies dans l'ombre». Tout en s'entourant de garanties. «Les entreprises font encadrer notre démarche par leurs services juridiques», poursuit-il. Cette fusion vise aussi à atteindre une taille critique pour se battre sur le marché des grandes enquêtes contre des anglo-saxons comme Kroll ou Control Risk. De vraies multinationales de l'investigation qui ont une confortable avance.
Source : Le Figaro – Le 23 mars 2006
Auteur : Arnaud de La Grange