Un rapport de recherche avance que l’innovation future d’une entreprise peut être estimée en fonction de la teneur du discours de son dirigeant. Les expressions orientées sur l’avenir seraient prépondérantes.
La propension à innover d’une entreprise se mesurerait aux mots de son président directeur général, avancent des chercheurs de l’université du Minnesota. "En comptant simplement le nombre de phrases tournées vers le futur dans un rapport annuel, il est possible de prévoir l’innovation d’une entreprise", indique Rajesh Chandy, professeur de marketing à la Carlson School of Management. Cette conclusion est tirée d’un rapport intitulé Managing the future : CEO Attention and Innovation Outcomes publié dans le Journal of Marketing et coécrit par un groupement de chercheurs.
L’innovation dans le discours
Si l’on en croit ce rapport, les firmes dont le directeur général focalise son attention sur le futur, ainsi que sur des activités externes, adopteraient et créeraient plus rapidement de nouvelles technologies. De même, le développement d’innovations s’en trouverait augmenté et accéléré. Dans une logique inverse, le groupe de chercheurs estime que plus l’attention se porte sur des problématiques internes à l’entreprise, plus lents sont l’adoption et le déploiement de ces technologies. "Une pression interne et quotidienne tend à cannibaliser le temps d’un directeur général […] ce qui a un impact négatif sur l’innovation", précise Rajesh Chandy.
Une vision globale, tournée vers l’extérieur
Pour cette étude, les chercheurs se sont basés sur des statistiques de référence sur l’innovation des acteurs du secteur bancaire online. En décomptant très précisément le nombre de mots et expressions orientés sur le futur ponctuant les lettres annuelles aux actionnaires, les auteurs ont ainsi pu estimer le degré d’innovation effectif de ces entreprises pour les cinq ans à venir. Fort du constat mis en avant dans le rapport, les auteurs recommandent aux chefs d’entreprise de mieux prendre en compte l’environnement extérieur à l’entreprise. En outre Rajesh Chandy, auteur principal du rapport, fait valoir qu’une vision globale est plus favorable à l’innovation qu’une gestion au jour le jour de son activité.
Source : Atelier groupe BNP Paribas – Le 27/08/2007